
5 postures du chien décryptées pour mieux les comprendre
La communication chez le chien repose en grande partie sur une communication visuelle, contrairement à nous, humains, qui portons notre attention sur les sons plus que sur les postures pour discuter. Il est donc important de savoir analyser le comportement de son chien pour bien le comprendre.
Les chiens s’expriment via des positions, des vocalises ou des messages olfactifs afin de transmettre des informations. Les postures visuelles sont extrêmement importantes, et déterminent pour beaucoup le comportement du chien, expert pour s’adapter en communication avec les autres espèces !
La communication visuelle est déterminée par l’expression, la perception (capacités des organes des sens) et la cognition (mémoire, apprentissages etc.) du récepteur. En effet, si on parle des chiens, ils ont tous la même anatomie.
Nous allons analyser quelques postures fréquentes chez le chien, pour savoir à quoi elles sont le plus souvent associées !
1. Le battement de la queue
La queue est un élément central de l’anatomie du chien en matière de communication : le message est visible à grande distance, instantanément. Elle permet souvent d’affirmer son état mental. Ses mouvements dépendent alors de l’humeur du chien, en quelque sorte.
Le battement de queue frénétique est souvent un signe positif, manifestant des intentions amicales, ou un état joyeux voir excité. Ce n’est pas rare de voir son chien battre de la queue dès qu’il sent que son maître lui porte de l’attention !
Une étude récente sur le port de la queue a travaillé sur une hypothèse : il y aurait une relation entre port de la queue, ses battements et le tonus musculaire (dépendant de facteurs émotionnels).
Le docteur Bouvresse (2009) a montré une asymétrie des battements de la queue :
– Biais latéral vers la gauche dans les interactions intra-spécifiques (de chien à chien)
– Biais latéral vers la droite dans les interactions inter-spécifiques (de chien à une autre espèce)
Donc un chien bat plus souvent la queue à gauche quand il est face à un autre chien, et à droite quand il est face à un humain. De plus, il a constaté que l’amplitude et la fréquence des battements sont variables aussi en fonction du contexte.
Il faut retenir qu’à ce jour, les données en éthologie sont encore assez maigres et que la signification du battement de la queue vient à peine d’être objectivée scientifiquement !
2. Le retroussement de babine
Ce message est très dépendant du contexte. Le plus souvent, il s’exprime dans des situations d’agression, avec une posture offensive (tête redressée, queue dressée vers l’avant). Il est alors fréquemment associé à des vocalises, des grognements voire des jappements, mais pas toujours : le chien retrousse parfois les babines sans grogner. Il faut donc toujours faire attention avec un chien qui exprime ce comportement.
Ce qui est très important à retenir en éthologie, c’est qu’il existe une grande variété de signaux qui peuvent être créés en mélangeant les comportements, suivant le contexte. Dans un contexte de jeu, le chien peut grogner et retrousser les babines, il faut donc faire attention au contexte et connaître le tempérament du chien : certains peuvent être impressionnants lorsqu’ils sont stimulés par le jeu !
Il arrive souvent à certains propriétaires de voir leur chien « sourire » : attention à l’interprétation de cette réponse, c’est un rituel entre le chien et son humain, associé à un contexte plaisant. Il y a même des races qui le font plus que d’autres. Mais on trouve beaucoup de vidéos de chiens qui « sourient » sur le net, alors qu’en réalité le chien exprime un mal-être. Interagir physiquement avec lui peut être dangereux dans ce contexte !
3. La posture d’appel au jeu
C’est une posture bien connue des propriétaires de chien, car elle est immédiatement reconnue et correctement interprétée même par les enfants. Le chien l’apprend dès son plus jeune âge, avec les autres chiots de sa fratries et les adultes qu’il rencontre, et l’expriment souvent dès que l’excitation monte.
C’est un signal qui marque souvent une attitude positive entre deux chiens qui ne se connaissent pas.
Naturellement, il est possible d’apprendre au chien d’autres séquences pour démarrer le jeu, mais celle-ci entraînant souvent une réaction positive de notre part, on a tendance à la renforcer assez spontanément.
C’est vraiment l’un des exemples marquants qui montre comme le chien peut adapter sa communication à d’autres espèces, et se faire comprendre, malgré les différences évidentes en matière d’anatomie ou de cognition.
4. La posture de « soumission »
C’est une posture qui peut s’observer sous différente forme : chien en retrait, voir couché sur le ventre ou sur le dos. Elles ont en commun d’avoir une attitude de rétractation, tête baissée et regard détourné. On observe souvent cette attitude en réponse à une agression.
On infère souvent l’idée que le but de cette posture est d’inhiber l’agression d’un congénère, c’est en effet souvent le cas. Mais il s’agit d’une interprétation humaine face à ce qu’on ressent de la posture ; en réalité parler de dominance ou de soumission pour un individu en éthologie est un abus de langage, certains chiens savent très bien manipuler et cette posture peut servir à demander des caresses, par exemple ! Ce qui n’est absolument pas de la soumission… Méfiez-vous donc lorsque votre chien vient se coucher devant vous, ventre à l’air, queue battante : ce n’est pas qu’il exprime son infériorité mais plutôt ses besoins de contact social !
Car le chien peut donner des significations différentes à ses postures en fonction de l’individu à qui il les adresse ! Il sait ce qui va marcher avec qui, et notamment, il distingue très bien la communication entre chiens (intra-spécifique) et entre chien et humain (inter-spécifique).
5. Le « pouncing »
Cette posture n’a pas de traduction française, c’est un mélange entre des notions d’attaque subite et de petit saut. C’est une posture associée à la chasse, elle permet à l’animal sauvage de bondir sur sa proie sans prévenir .
Chez le chien domestique, elle s’observe souvent dans le jeu, que ce soit vis-à-vis d’autres individus (les fratries de chiots permettent d’en voir plein !) ou sur des objets, animés ou non. On va observer le chien faire des petits bonds autours de sa cible, souvent en jappant et en tournant autour.